Grand maître d’une pratique aussi exigeante que mystérieuse, Masato
Matsuura était à Bruxelles à l’occasion d’un stage de théâtre Nô donné dans les
locaux de la Bellone. Entretien avec un authentique Sensei venu du pays du
soleil levant.
Vous avez commencé à étudier le Nô à l’âge de 18 ans. Qu’est-ce qui
vous a tant attiré vers cette pratique ?
Masato : Je ne suis pas né dans une famille pratiquant le Nô
du coup je ne connaissais pas très bien cet art ; mais au Japon ses
masques font partie de la culture populaire et j’ai été attiré par leur
mystère. Lorsque je suis entré à l’université, j’ai eu l’occasion d’intégrer
une grande troupe qui étudiait le Nô. C’est à partir de là que j’ai été voir
énormément de pièces et que j’ai commencé à le pratiquer en amateur. Après deux
ans de pratique, je décidai de devenir professionnel.
Et vous avez donc intégré une école ?
Masato : Il n’y a pas d’école de Nô, il n’y a que des familles
qui en gardent les secrets. J’ai donc stoppé mes études et je suis devenu Uchi deshi, ce qui veut dire
un disciple direct vivant sous le toit de son maître. J’ai vécu au sein de
cette famille durant cinq ans.
Masato : Oui ! 24h/24h même les dimanches. Je n’avais que
trois ou quatre jours de « congé » par an !
Et vous n’aviez aucune appréhension à vous lancer dans un style de vie
aussi particulier ?
Masato : J’étais jeune et l’aventure m’appelait ! Bien
sûr que j’avais quelques craintes mais la curiosité m’animait bien plus fort.
Dans une précédente interview, vous avez confié que votre maître était extrêmement sévère avec vous.
Masato : Oui ! Il me frappait souvent ! (rires) Le
matin je le saluais et il passait sans me regarder. C’était la manière
traditionnelle d’enseigner, que l’on retrouve dans l’enseignement du Zen :
le maître travaille à enlever les caractères du disciple, à supprimer l’ego mal
placé, afin qu’il atteigne un état tel qu’il soit prêt à recevoir. Le maître
était dur avec moi pour prévenir de toute bêtise, nous étions souvent humiliés.
Etiez-vous en accord avec cette méthode ?
Masato : Oui et non. Parce que ça fait partie de la
tradition ! Depuis le 20e siècle, il s’agit d’une pratique
respectée de tous, ça fait partie du trésor historique japonais. Après, si je
dois former un vrai professionnel du Nô, j’opterai pour une méthode plus
efficace. Mais comprenez bien qu’il ne s’agit pas d’un travail plus facile -
c’est un travail tout aussi exigeant mais qui peut ne pas se passer dans la
douleur. Maintenant que j’ai acquis les outils du Nô, je peux les transmettre
aux autres à travers ma forme d’art et d’enseignement.
Selon vous, pourquoi le Nô est-il essentiel aujourd’hui ?
Joue-t-il un rôle important dans la société ?
Masato : Au japon, le Nô est une tradition qui témoigne d’une
sophistication, d’une certaine érudition qui est précieuse au patrimoine
culturel. Les japonais le considèrent comme un pic de la culture japonaise.
Mais cet art est tellement particulier qu’il ne s’adresse pas à tout le monde,
il n’est pas très populaire. Il est régulièrement considéré comme élitiste et
ésotérique.
Du coup, croyez-vous que cette pratique puisse disparaître ?
Masato : Pour l’instant, elle ne connait pas la crise !
(rires) Mais petit-à-petit, comme souvent, les traditions s’effacent et se
ferment. Mais je crois que ça va de toute façon évoluer ; le Nô tel qu’on
l’aborde aujourd’hui est différent de la façon dont on l’abordait à l’ère Meiji, qui est différente de ce qu’elle
était à l’ère Edo. On peut
difficilement imaginer le théâtre Nô pratiqué par ses fondateurs, notamment par
Zaemi.
Et comment le théâtre Nô est-il reçu aujourd’hui au Japon et en
Europe ?
Masato : Vous savez, 80% des japonais n’ont jamais vu de pièce
de Nô. Beaucoup de gens considèrent que le Nô est long et ennuyeux, que les
spectacles sont onéreux, et puis, ils ne savent pas où se renseigner pour
obtenir des places ! Le Nô n’est entré dans la culture populaire que par
le mystère de ses masques, connus de tous.
Quelles sont les différences fondamentales que vous avez pu
observer entre le théâtre traditionnel japonais et le théâtre francophone
européen ?
Photo : Robert Bui |
On pourrait dire que le Nô s’apparente plus à un rituel qu’une forme de
théâtre ? Comme un hommage aux morts ?
Masato : Il mélange les deux. D’ailleurs, le théâtre
occidental tire son origine de la même source : le théâtre antique grec
était célébré sous forme de fêtes en l’honneur de divinités. Le Nô s’inscrit
dans la même tradition. Chez nous, on dit qu’on console les morts. Au japon,
nos croyances font que nous rattachons tous les évènements de la vie aux morts,
les catastrophes comme les bonnes choses. Quand une personne décède dans un
drame, par exemple un meurtre, elle maudit le monde. Le Nô tend à consoler le mort
– beaucoup de pièces de Nô racontent l’histoire de fantômes ayant eu une mort
tragique qui reviennent.
Selon vous, que peux apporter le Nô aux arts scéniques européens ?
Masato : L’occident peut, à travers le Nô, accéder à une
meilleure compréhension de l’origine du théâtre, au-delà du divertissement tel
qu’il apparaît souvent aujourd’hui. Le théâtre Nô est très fortement inspiré du
Zen : il applique un minimalisme extrême pour mener à une intense
concentration avant de libérer l’énergie. Il faut donc un grand apprentissage
en amont pour effacer tout ce qui est inutile et arriver à une économie du
mouvement. Je pense que culturellement, le Nô figure l’inverse du théâtre
occidental dans le sens où il tend à la concentration du mouvement, de
l’énergie, plutôt qu’à son expansion, c’est-à-dire l’expression.
(À Bruno Marin, comédien, assistant
et apprenti de Masato)
Puisqu’on en parle, qu’est-ce que ça t’as apporté à toi, en tant que
comédien occidental ?
Bruno : On apprend énormément des postures du corps. J’ai le
sentiment que Masato construit le corps des élèves. En travaillant sur les
différentes postures, le corps s’assouplit et devient réellement mobile. On
retrouve le plaisir simple d’inspirer et expirer, de bouger, de mobiliser la
voix,… Rien que cela peut être suffisant comme apport, parce que si on a du
plaisir sur scène, on peut déjà communiquer. Après, il y a une multitude de
développements possibles, mais la base est que l’on peut retrouver les
ressources du corps, comme un royaume que l’on doit reconquérir. Je pense que
dans les formations en occident, les
professeurs ne dispensent le plus souvent que des fragments (cela dépend des
professeurs bien entendu !) mais jamais de la globalité. Nous, occidentaux,
on veut tout faire et donc on court à droite à gauche. Dans le Nô, on s’arrête
et on s’attarde sur le corps de l’acteur. Masato a élaboré un système qui
englobe l’acteur, en ayant travaillé sur son propre corps. Nous sommes dans une
logique globale.
Masato : Plutôt que de considérer le corps comme un outil, un
objet, pour nous le corps est un microcosme complexe. J’ai observé que la
culture occidentale a énormément scindé le corps en différentes sciences (Masato nous fit comprendre l’allitération
entre « science » et « scindé ») et analysé chaque
partie indépendamment. Le corps est donc considéré comme un objet, un
assemblage d’outils. Or le Nô considère le corps et l’esprit liés en toute
circonstance. Il faut apprendre à dialoguer avec son microcosme et s’amuser
avec.
Bruno : Un exemple concret : depuis quelque temps, j’ai
remarqué que mon sens du goût s’était développé. À force de travailler dans ce
sens, les capacités endormies du corps se réveillent peu à peu, et les
changements sont marquants.
Pouvez-vous nous expliquer la nécessité du travail martial dans la
formation d’un acteur ?
Masato : Je ne dis pas qu’il est nécessaire mais en tout cas,
ça aide ! Le Nô et l’art martial sont assez proches, d’ailleurs le Nô
marchait sur les traces des samouraïs : vers une maîtrise du corps et de l’esprit. Les arts
martiaux apportent une notion de maîtrise de l’espace et du lien avec le
partenaire. Comment je manifeste ma présence à l’adversaire ? Comment
attirer l’attaque ? Le questionnement est presque le même. On s’intéresse
à la communication entre l’un et l’autre : on pousse l’énergie, on
l’attire, on la réduit, on l’augmente, etc. L’objectif des arts martiaux japonais, c’est le
vide. Lorsqu’on manifeste son intention d’attaquer, l’adversaire comprend et
peut contrer. Si l’on devient vide, l’adversaire sera surpris. Dans le Nô, on
recherche cet état vide. Ainsi, rien n’est télescopé et de là naît le mystère.
En étant vide, on peut absorber l’énergie du public. Le théâtre occidental
travaille sur la présence, le Nô travaille sur l’équilibre entre l’absence et
la présence. Le même principe est appliqué aux arts martiaux : on attaque
puis on attend. C’est le fondement de la rupture.
Comment expliqueriez-vous la notion d’énergie et de fluidité interne et
externe à un élève qui n’a jamais entendu parler de ça ?
Masato : Dans ce cas-là, j’essaye d’être le plus concret
possible. Par exemple, en reprenant un principe du Taoïsme, je demande à
l’élève de considérer son corps comme un sac d’eau, le corps humain étant
composé à 80% d’eau. Quand on marche, à chaque pas il y a une explosion
intérieure du à l'impact du pied sur le sol. Cette ondulation, cette explosion, est ce qu’on appelle l’énergie.
Avec ce flux, le corps peut alors bouger presque automatiquement. Concrètement
l’énergie vient donc de la gravité ; il y a une action/réaction à chaque
fois que l’on interagit avec la gravité. Dans le flamenco, les danseurs
frappent la terre du pied et le public peut sentir cette explosion. Ça c’est
l’énergie.
Pouvez-vous nous expliquer le concept de « hanches flottantes » ?
Masato : L’essence de l’art oriental est l’adéquation entre
l’énergie du ciel et de la terre. L’humanité doit se situer dans l’intermédiaire
entre le ciel et la terre, le haut et le bas, elle est flottante. Ce principe,
appliqué au corps, situe les hanches (jusqu’à la 5ème lombaire) au
niveau flottant, dans un équilibre instable. À l’image d’un oiseau qui se pose
sur une fine branche : il est toujours entre s’envoler ou tomber. Le concept des hanches flottantes est
de rendre le corps disponible à se mobiliser vers toutes les directions tout le
temps, comme un gardien de football. Contrairement à la danse classique qui
tend fort vers le ciel, le théâtre Nô part de la terre puis vers le ciel pour y
revenir ensuite dans un cycle naturel. Il forme l’acteur au dialogue du corps
avec le cosmos, du corps avec la gravité, comment arrêter de lutter par
ignorance contre la gravité.
Vous avez complété votre savoir tout au long de diverses formations
(Nô, Karaté, Tai Chi, Kendo, Aiki, etc.) Ayant mélangé tous ces différents
arts, considérez-vous que vous vous êtes approprié et réinventé un style de Nô
?
Photo : Robert Bui |
Comment les arts martiaux vous ont-ils aidés dans votre
apprentissage ?
Masato : J’avais commencé à pratiquer l’Aiki (à ne pas
confondre avec l’Aïkido) qui est la source de beaucoup d’arts martiaux. L’Aiki
est très subtile concernant la gestion du centre des mouvements, du centre du
partenaire, du poids du corps, etc. On va vers des mouvements naturels comme
celui des spirales proche de la structure du squelette. La spirale représente
la gravitation, la même qui régit nos déplacements. Ça m’a beaucoup aidé à
découvrir le corps. J’ai pu faire le rapport avec le Nô assez naturellement. Le
principe de l’Aiki repose sur la force centrifuge et son antithèse, la force
centripète ainsi que l’harmonie de ces forces avec la rotation du monde. Donc
lorsque j’ai commencé le Nô, je pensais qu’il s’agissait de formes. Lorsque je
me suis mis à l’Aiki, je me suis rendu compte qu’il s’agissait de dynamiques. Un équilibre d’énergies contraires en
constante gravitation.
Quels sont les principes les plus importants du Nô ?
Masato : Comme je le disais ultérieurement, l’acteur est un
medium. Il laisse passer toutes les énergies, les fantômes. La pièce est l’axe
central, celui qui lie le ciel et la terre à travers l’acteur. Cette image de
l’axe est ce qu’il y a de plus important.
Qu’avez-vous envie de transmettre à vos élèves ?
Masato : Ce que je veux transmettre à mes étudiants, c’est le
Wa, c’est-à-dire le principe de paix, d’harmonie, de sérénité. Je parle de
l’harmonie au quotidien : entre le ciel et la terre, le corps et l’esprit,
le cerveau droit le cerveau gauche, etc. Aujourd’hui la science à tout scindé,
le Wa tend à réconcilier toutes nos parties éparses. Mais je ne veux rien
imposer ! Et je ne renie pas la science, bien au contraire ! Je pense
qu’elle peut nous compléter mais je crois qu’il ne faut pas rester braqué. Je
suis aussi ici pour apprendre plus de science ! La langue française est
une langue très analytique, très fragmentée donc très utile pour la science et
pour apprendre. En comparaison, le japonais met l’accent sur l’harmonie de la
parole et est moins pratique du côté scientifique. Le français est
fascinant ! Dans le chant du Nô, les mots son terrestre, c’est-à-dire
qu’ils naissent de l’énergie de le terre. Le cerveau droit est terrestre. J’ai
essayé de travailler ces chants en français mais ce n’est pas du tout pareil, ça
marche moins bien. Je désire également que l’élève puisse découvrir son corps
et son potentiel pour développer son art ou tout simplement son chemin. En
somme, aider à son propre développement.
Vos rencontres en occident vous ont-ils enrichi d’une manière ou d’une
autre ?
Bruno : On dit que la meilleure manière d’apprendre c’est d'enseigner. Je suis convaincu que c’est vrai. Je pense que c’est au contact de
différents élèves que l’on découvre de nouvelles voies d’échanges. Et que la
chose que l’on désire communiquer s’adapte étonnamment aux différentes
rencontres, c’est là que je situe personnellement l’enrichissement.
Comment abordez-vous la création d’un spectacle ? Je pense notamment à
« Antigone » de Sophocle que vous aviez montée en intégrant des codes
de jeu et de masques.
Masato : Mes créations se basent toujours sur mon savoir du
Nô, ce qui est pertinent à mon sens lorsqu’on veut travailler sur l’origine du
théâtre. Le théâtre comme un rituel. Lorsque je joue, je peux tout à fait faire
autre chose selon les projets ! Bruno Marin a d’ailleurs participé au
projet « Antigone ».
Bruno : C’était un travail magnifique ! Visuellement, c’était
très épuré. Il y avait un chanteur kurde ! La scénographie était très
minimaliste. J’ai pu expérimenter le jeu masqué. Pour un acteur, c’est quelque
chose de très puissant parce que c’est une manière d’entrer en contact
pleinement avec la notion d’énergie, qui est une notion qu’on rend rapidement
ésotérique dès notre enfance alors qu’il
s’agit de quelque chose de très concret !
Comment vous êtes-vous rencontré tous les deux ?
Bruno : Je participais à un stage intensif d’Aïkido à Caen.
J’y ai rencontré un artiste normand qui m’a parlé de Masato Matsuura et qui m’a
montré des images de son travail. Ces images m’ont donné envie de participer à
un stage comme celui organisé en 2012 à la Bellone. J’ai senti qu’il y
avait quelque chose d’important qui se développait et très naturellement on s’est
retrouvé, avec d’autres personnes à Bruxelles, à travailler ensemble. C’est
comme une famille qui s’est formée.
Qu’est-ce qui vous
inspire en général ?
Masato : Les choses qui m’inspirent sont partout ! Aussi
bien à l’extérieur, l’univers, qu’à l’intérieur de moi, qui sont inscrites dans
l’ADN.
Photo : Robert Bui |
Masato : Il faut se laisser traverser par les énergies. En
tant que pratiquant de sabre, quand j’étais au Japon, je pratiquais souvent
la nuit sous les étoiles. En référence à la méthode du 16ème siècle,
je pratiquais face à la grande ourse. De cette façon, je pouvais directement
communiquer avec les anciens maîtres. Je m’inspire beaucoup des anciens.
Si l’on vous donnait les moyens de monter le spectacle parfait, celui
dont vous rêvez, comment serait-il ?
Masato : C’est une question difficile parce qu’il ne s’agit
pas de moyens ! L’idéal serait de pouvoir jouer une pièce telle qu’elle
était dirigée par Zeami ! Ou telles qu’elle était dans l’antiquité
grecque ! Je dirais, le spectacle au plus près de l’origine du théâtre.
Bruno : Et puis par rapport à la situation difficile des
artistes aujourd’hui, si l’on pouvait remonter le temps pour remettre l’artiste
à la place qu’il lui revient de droit, c’est-à-dire à l’essence d’une culture,
ce serait bien aussi !
Que pensez-vous de la situation de l’artiste aujourd’hui ?
Masato : Sauf exception, l’artiste a toujours eu une vie
difficile. Les plus grands artistes ont combattu la misère !
Bruno : Tout le monde a besoin d’être artiste quelque part.
Tout le monde ressent le besoin d’exprimer quelque chose à un moment.
Malheureusement, tout le monde n’a pas la liberté de le faire. Le système en
place ne permet pas à tout un chacun de s’exprimer parce qu’il ne donne les
moyens qu’à certains « élus » pour qui on a dit qu’il faisait du bon
travail tandis qu’à un autre, on lui a dit que ce qu’il fait était mauvais . Il
nous faudrait un système où chacun pourrait très simplement s’exprimer à
travers son art, petitement ou grandement, sans se confronter à un jugement
réprobateur.
Un dernier mot ?
Masato : Je voudrais préciser, par rapport à la création
« Antigone », où j’ai engagé beaucoup de musiciens en tous
genres : je dis toujours que le flamenco est le cousin du Nô. L’origine du
théâtre Nô c’est l’Inde. Personnellement, je crois qu’il y a aussi des racines
dans l’Egypte ancienne, des grecs antiques, d’Alexandrie,… Chaque art puise son
origine dans de multiples voyages. C’est pour cela que je suis ici aujourd’hui,
je veux chercher l’origine de mon art. C’est mon voyage. Mes élèves occidentaux
m’apportent l’inspiration, je découvre de nouvelles origines. Récemment j’ai pu
faire un rapprochement entre l’Aïki et le Nô avec la musique baroque ! Des
éléments que je ne comprenais pas se sont soudain éclairés à travers la musique
baroque. Un exemple d’harmonie entre les arts !